Cette grande équipe du peloton a menti

Une enquête du Times révèle que
l’équipe Ineos-Grenadiers a demandé à certains de ses coureurs,
parfois très jeunes, d’inhaler du monoxyde de carbone. Un produit
interdit depuis par l’UCI.
Le monoxyde de carbone, c’était le sujet à la mode l’an passé en
matière de dopage. C’est un produit qui est censé appartenir au
passé désormais dans les pelotons, puisque l’UCI a interdit son
usage en février dernier. Mais le Times a sorti dimanche quelques
révélations concernant ce gaz et son utilisation par la formation
Ineos-Grenadiers.
D’après le quotidien britannique, l’équipe de Jim Ratcliffe a
donc procédé à des tests avec le monoxyde de carbone. Les faits ont
eu lieu dans une chambre d’hôtel en Espagne, avant que le produit
ne soit interdit. Le Times ne sait pas exactement quels coureurs y
ont participé, mais indique que de très jeunes coureurs (moins de
20 ans) sont concernés.
Cela fait jaser, car le monoxyde de carbone est un gaz
potentiellement dangereux pour la santé. Et parce qu’en 2024,
l’équipe britannique avait assuré ne pas y avoir recours.
« Ce n’est qu’après avoir été confronté aux informations
du Times concernant les tests effectués en Espagne et au fait que
le directeur de la communication de l’équipe avait nié avoir
effectué des tests pendant le Tour de France 2024 qu’Ineos a
confirmé son utilisation de monoxyde de carbone »,
indique le journaliste.
Le monoxyde de carbone, c’est quoi le problème ?
Toujours pendant le Tour de France 2024, Tadej Pogacar avait
reconnu avoir inhalé du monoxyde de carbone, pour effectuer des
tests. Idem pour Jonas Vingegaard, qui a ensuite expliqué la
démarche.  « C’est pour mesurer le volume sanguin et
la masse totale d’hémoglobine. On inhale le monoxyde une première
fois, avant d’effectuer un stage en altitude. À la fin de celui-ci,
on réitère l’opération pour calculer notre capacité maximale
d’absorption d’oxygène », a résumé le Danois, qui a le
mérite d’être transparent sur le sujet.
Au-delà des questions en matière de santé (un mauvais usage peut
clairement être dangereux), l’UCI avait banni le monoxyde de
carbone en raison des possibles problèmes de dopage. «Â
Certaines équipes détournent son usage en inhalant
régulièrement de faibles doses de monoxyde de carbone, ce qui
provoque un gain significatif de performance de leurs
coureurs », avait explique Vingegaard, qui s’était alors
positionné: « Ce n’est pas juste et il faudrait que
l’Agence mondiale antidopage l’interdise. »
Â
Â
Â
Comments 0