3 November 2025 06:32

“C’est très grave”, un dérapage raciste lors de TFC-Le Havre ?

Le match de championnat entre le
Toulouse FC et Le Havre AC a accouché d’une scène déplorable selon
le coach normand Didier Digard.

Didier Digard est un homme en colère. Ce dimanche à Toulouse,
ses Hacmen ont su tenir en échec le TFC dans un match de
la
11e journée de Ligue 1
sanctionné d’un
score nul et vierge. Mais le coach du Havre n’avait pas le cœur à
parler football à l’issue de la rencontre.

« Je n’ai pas envie de parler de foot, ce n’est pas le
centre de ma vie. Je suis un être humain avant tout. Ce que j’ai vu
aujourd’hui, c’est intolérable
», a ainsi réagi à chaud sur
l’antenne de Ligue 1+ le technicien normand. A l’origine de ce coup
de gueule. Le geste raciste présumé du Toulousain Aron Dönnum à
l’encontre du Havrais Simon Ebonog.

Dans le temps additionnel, au sortir d’un duel entre les deux
hommes, le Norvégien a agité la main devant son nez pour signifier
à son vis-à-vis qu’il sentait mauvais. « Si on dit que ce n’est
pas pour du racisme, c’est quoi ? C’est juste dire à mon joueur
qu’il pue ? On peut dire des choses comme ça alors qu’on est juste
là pour jouer au foot ? 
», s’indigne Didier Digard.

« Le problème de la société en France »

« Ça montre le problème de la société en France, poursuit
l’ancien milieu de terrain devenu entraîneur. On ne m’entend pas
une fois sur les fautes et là, sur un truc aussi grave, pour se
protéger, on me met un jaune.
» M. Stinat, l’arbitre de la
rencontre, lui ayant asséné un avertissement tandis qu’il
rapportait à l’officiel ce qu’il avait vu sur le terrain.
« On me dit que j’ai été véhément ? J’ai simplement dit:
« Ce que vous laissez passer sur un terrain de foot, c’est
très grave ». Je n’ai rien affirmé d’autre et j’ai pris un
jaune. C’est très grave
, conclut Didier Digard. Là, ça
touche à l’être humain, ce n’est pas le sport. 
»

Sollicité dans les coulisses du Stadium après les propos ainsi
tenus par le coach adverse, Aron Dönnum a ainsi répliqué, relayé
ici par L’Equipe: « C’est fou de dire ça. Je pense
qu’ils veulent venir me voir et se battre. La première chose que je
sens, c’est sa respiration. Je fais comme ça
(il mime de la
main un geste devant son nez) parce que ça sent mauvais. Ça n’a
rien à voir avec le racisme. Je ne comprends pas pourquoi ils
disent ça
. […] Ce n’est pas la première fois que je le
fais. Je l’ai déjà fait avant. Mes partenaires l’ont déjà fait
aussi. C’est très inconfortable d’avoir à s’expliquer là-dessus, je
ne sais pas quoi dire, je me sens triste. 
»