Ayuso vide son sac

Juan Ayuso (23 ans) dévoile
longuement ce jeudi dans un entretien ce qui a amené le jeune
coureur espagnol à quitter l’équipe UAE Emirates pour la formation
Lidl-Trek. Le vainqueur cette saison de Tirreno-Adriatico règle au
passage ses comptes avec ses actuels employeurs.
Après cinq ans passés sous les couleurs de l’équipe UAE
Emirates, avec qui il avait découvert le peloton professionnel,
Juan Ayuso (23 ans) mettra le cap à l’intersaison sur les
Etats-Unis et la formation Lidl-Trek. Beaucoup ont pensé que le
gros contrat proposé par les Américains doublé de la promesse
d’être le leader de sa nouvelle équipe sur les Grands Tours
expliquait en grande partie pourquoi le grand espoir espagnol
vainqueur notamment cette saison de Tirreno-Adriatico avait accepté
de répondre à l’appel du pied de Lidl-Trek.
Dans un long entretien accordé à Daniel Benson, Ayuso révèle que
s’il a surtout décidé de faire ses valises, c’est en raison de
l’enfer qu’il vivait depuis deux ans sous le maillot émirati. Le
troisième du Tour d’Espagne 2022 profite d’ailleurs de cette
interview pour régler ses comptes avec ses actuels employeurs et en
particulier la direction, incarnée par Mauro Gianetti. « Elle
n’a jamais clairement communiqué son message ni défini le rôle des
coureurs (…) Et lorsque des erreurs étaient commises, elles
n’étaient jamais corrigées », regrette ainsi Ayuso, pour qui
les négociations autour de son éventuelle prolongation (jusqu’en
2029) en début d’année ont été l’épisode – fâcheux – de trop.
Ayuso : « Quand vous
devez constamment regarder ce qu’il se passe à l’intérieur du
bus… »
« Je leur ai dit que je pouvais prolonger, mais seulement
s’il y avait une clause de libération proportionnelle au cas où je
voudrais partir à une date ultérieure. » Au lieu de cela, la
pépite espagnole a découvert qu’il était prévu d’insérer une clause
de cent millions d’euros pour le laisser libre. Mais ce n’est pas
tout. Le quotidien d’Ayuso, déjà très compliqué, est en effet
devenu plus difficile encore. « La direction est devenu très
agressive, au point de me dire que si je ne signais pas la
prolongation, nous verrions quel calendrier je suivrais (…) Et
l’équipe, au lieu d’essayer de m’aider, a essayé d’envenimer les
choses et de se donner bonne conscience. J’étais considéré comme le
méchant de l’histoire.  »
Ou comment dégoûter encore davantage le jeune champion, déjÃ
écœuré par le fonctionnement en interne comme par les relations
avec ses équipiers ainsi que la vie de groupe d’une manière plus
générale. « Il m’est souvent arrivé de me retrouver en
compétition avec mes coéquipiers, ce n’est pas agréable »,
explique ainsi le vainqueur de la dernière édition de la Drôme
Classic, pressé de tourner la page sur ces deux dernières années
qui l’avaient amené à songer à un départ dès la Vuelya 2023, qu’il
avait achevée au pied du podium (4e).
« C’était plus une chose progressive qu’un événement
ponctuel. Cela s’accumule quand vous devez constamment regarder ce
qu’il se passe à l’intérieur du bus de votre propre équipe plutôt
qu’à l’extérieur, avec des coéquipiers qui veulent vous
battre. ». Ayuso devrait découvrir un tout autre environnement
à la reprise. Il ne demande que cela.
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