Avant la fin du conclave sur les retraites, l’ultime concession de Bayrou laisse les syndicats sceptiques

POLITIQUE – François Bayrou a trouvé sa carotte. Pour accélérer la fin des travaux du conclave, dont la dernière réunion doit normalement se tenir ce mardi 17 juin, le Premier ministre a proposé aux syndicats et au patronat la mise en place d’une « prime » pour les salariés seniors qui « décident de rester au travail ». L’idée étant de leur verser une partie de leur retraite en plus de leur salaire.
Mais cette ruse, brandie au dernier moment par Matignon pour sauver la peau d’un conciliabule qui a du plomb dans l’aile, ne satisfait pas du tout les syndicats. Se disant « sceptique », la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon observe sur RTL que cette proposition « arrive un peu tard » et qu’elle « n’est pas chiffrée ». Ajoutant : « Je ne suis pas sûre que ça soit le problème du régime des retraites. »
« C’est complètement à côté du sujet », attaque de son côté la numéro 1 de la CGT Sophie Binet, qui avait claqué la porte du conclave mi-mars, mécontente du refus du gouvernement de discuter de la mesure d’âge. Sur franceinfo, elle a détaillé son opposition à la mise en place d’une « prime » telle que proposée par François Bayrou : « C’est faire comme s’il y avait des salariés seniors qui choisissaient de partir avant l’âge légal de départ en retraite. C’est faux. Le problème c’est que les seniors se font licencier par dizaines de milliers à partir de 55, voire de 50 ans ». « La solution est à chercher du côté de sanctions en direction des entreprises », estime Sophie Binet.
« Deal sur la pénibilité »
Quant à la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), son président Amir Reza-Tofighi note que l’idée du Premier ministre « ne permettra pas d’avoir un accord avec les syndicats ». « Pour moi, il faut vraiment qu’on trouve un “deal” sur la pénibilité », juge-t-il sur RMC. Avant d’ajouter : « Tout ce qui permet de travailler plus longtemps est bien, mais aujourd’hui, ce n’est pas là le sujet ».
Pour l’heure, le stratagème du Premier ministre pour faire avaler l’accord sur le conclave aux organisations syndicales ne semble pas fonctionner. C’est pourtant sa crédibilité qui est en jeu : en janvier, il avait lancé ce conclave dans l’espoir d’échapper à une censure du Parti socialiste. Cette menace n’a, aujourd’hui, pour autant pas disparu.
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