15 June 2025 22:49

Au congrès PS, ce point précis a empêché Faure et ses opposants de sceller un accord de réconciliation

POLITIQUE – L’épine était trop pointue. Le patron du PS Olivier Faure et son concurrent Nicolas Mayer-Rossignol n’ont pas réussi à faire la « synthèse » tant attendue pour rassembler le parti ce dimanche 15 juin, au dernier jour de leur congrès à Nancy.

Trois jours de discours et discussions au cours desquels la direction du premier secrétaire réélu Olivier Faure et ses opposants, menés par le maire de Rouen qui a échoué de peu à ravir la tête du parti, se sont écharpés sur la relation que le parti à la rose doit entretenir avec La France insoumise. Comme depuis plusieurs mois.

Cette étude plonge dans la tête des électeurs de gauche… et les résultats ne sont pas brillants

Les deux courants étaient proches d’un accord sur un texte de synthèse, mais le camp de Nicolas Mayer-Rossignol a voulu faire insérer dans la nuit de samedi à dimanche la phrase suivante : « Nous ne ferons pas d’accord national et programmatique aux législatives avec LFI. » Ce que le camp d’Olivier Faure a refusé de faire.

« Nous ne pouvons accepter une synthèse à vil prix »

Le premier secrétaire a régulièrement affirmé que son parti n’irait « pas derrière Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle » de 2027 et qu’il n’y aurait pas d’accord national aux municipales avec les insoumis. Mais, en cas de dissolution de l’Assemblée nationale et de risque d’accès de l’extrême droite au pouvoir, il refuse d’exclure des discussions avec LFI.

« Nous regrettons que cet amendement n’ait pas été accepté. C’était le seul amendement qui nous séparait d’un accord », a indiqué Nicolas Mayer-Rossignol dimanche devant la presse. Il a déploré une nouvelle fois un manque de clarté, estimant que le sujet de la relation à LFI « a été caché » par la direction, qui « faisait croire que c’était derrière nous ».

« Aucune synthèse n’est possible de notre point de vue (…), nous ne pouvons accepter une synthèse à vil prix », a renchéri le député de l’Eure Philippe Brun, l’un de ses proches, au terme d’un congrès marqué, avant tout, par les mots rudes de Jérôme Guedj et de certains socialistes à l’endroit de Jean-Luc Mélenchon et des insoumis.

Dans le camp d’Olivier Faure, l’eurodéputé Pierre Jouvet a expliqué que la direction refusait de « se positionner en permanence par rapport LFI », et n’avait « aucune obsession permanente » vis-à-vis de la formation de Jean-Luc Mélenchon. Lors de son discours de clôture, le chef du PS a d’ailleurs vilipendé ceux qui ont souhaité faire de ce congrès un « référendum pour ou contre LFI », semblant viser certains de ses opposants internes.

À ce stade, les discussions sont toujours en cours avec le courant de Boris Vallaud pour aboutir à un pacte de gouvernance, selon le camp d’Olivier Faure. L’acte de réconciliation de tout ce beau monde risque, lui, d’attendre encore.

Au congrès du PS, la saillie de Guedj contre Mélenchon illustre les difficultés des socialistes

Navire arrêté par Israël : Jean-Luc Mélenchon dit que Greta Thunberg et Rima Hassan « ont réussi leur entreprise »

Author