9 June 2025 03:54

« Il y a clairement un autisme des pauvres et un autisme des riches »

Journaliste et militante féministe, Olivia Cattan est aussi mère de trois enfants, dont le dernier, Ruben, est autiste. Depuis le diagnostic, en forme de quasi-condamnation, qui lui fut annoncé en 2004, elle n’a plus jamais cessé de se battre pour que son fils accède au langage, à la scolarité, et s’intègre vaille que vaille dans une société où rien n’est fait, ou si peu, pour les 700 000 individus souffrant dans notre pays d’un trouble du spectre autistique.

Dans un drôle de vrai faux roman dont elle a pris soin de modifier les prénoms des personnages, mais où l’on reconnaît à l’évidence son parcours personnel, elle raconte aujourd’hui une histoire familiale chahutée depuis des générations et une capacité, sidérante, de résilience. Le destin inespéré de Ruben en constitue, sans aucun doute, le chapitre essentiel.

Le Point : En 2004, un psychiatre diagnostique votre troisième enfant, Ruben, 4 ans et demi à l’époque, autiste sévère, déficient mental et handicapé à plus de 80 %. Où en est votre fils aujourd’hui ?

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© XAVIER_MARTINOlivia Cattan : Ce spécialiste nous a dit, à mon mari et à moi, « faites le deuil de votre fils, placez-le dans un établissement spécialisé et concentrez-vous sur l’éducation de vos filles aînées ». Cette phrase d’une violence inouïe, « faites le deuil de votre enfant », tant de parents l’ont entendue et l’entendent encore aujourd’hui. Ruben a eu son bac mention très bien l’an dernier et il fait des études supérieures de droit et d’éco […] Lire la suite

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