Aryna Sabalenka, la grosse polémique

Un nouvel épisode de la fameuse « Bataille des sexes »
se prépare ce dimanche à la Coca-Cola Arena de Dubaï, avec un duel
opposant la numéro un mondiale Aryna Sabalenka à l’Australien Nick
Kyrgios, ancien 13e mondial désormais 671e et auteur d’une seule
victoire en cinq matchs la saison passée. L’affiche, prévue à 17
heures, promet du spectacle, mais suscite déjà de vives réactions
dans le monde du tennis.

Le concept de ce type de confrontation n’est pas nouveau. La
première « bataille des sexes » remonte à 1973 avec
Margaret Court et Bobby Riggs, mais c’est la victoire de Billie
Jean King contre Riggs quelques mois plus tard (6-4, 6-3, 6-3) qui
a marqué l’histoire et permis de mettre en lumière les joueuses et
leurs revendications salariales. Aujourd’hui, Sabalenka et Kyrgios
jouent sur un tout autre registre, comme l’a rappelé King elle-même
dans une interview à la BBC : « C’était un match
très politique (…) Ce n’est pas le cas » de ce duel, qui
se veut avant tout « un moment pour s’amuser et faire le
spectacle ».

Pour équilibrer le duel, les organisateurs ont modifié certaines
règles : chaque joueur n’aura droit qu’à un service, et la surface
de court de Sabalenka est réduite de 9 % par rapport à celle de son
adversaire. « Si on jouait sur un court entier, avec les
règles habituelles, ce serait vraiment difficile de me mesurer à
des gars », justifie la Bélarusse. L’objectif est clair :
mettre Kyrgios « dans une position
inconfortable », explique-t-elle.

Le coup de gueule d’Alizé Cornet

Ces ajustements suscitent néanmoins des critiques. L’ancienne
numéro 11 mondiale Alizé Cornet s’en est vivement prise à ces
mesures sur RMC : « Pourquoi elle (Sabalenka) a
accepté ces règles-là ? Depuis deux ans elle domine de la tête et
des épaules le circuit féminin, elle peut quand même jouer sur un
terrain normal contre Nick Kyrgios. (…) C’est diminuer et
dévaloriser les capacités de Sabalenka. » Même son de
cloche chez l’ancienne spécialiste australienne du double Rennae
Stubbs, pour qui le match relève avant tout de la promotion et de
l’argent.

Du côté des protagonistes, l’ambiance est plus légère. Sabalenka
reste concentrée sur le défi sportif et l’aspect spectacle :
« Nick n’a plus joué depuis un moment, donc c’est un bon
début pour lui. Quant à moi, je me prépare à affronter un grand
serveur, le gars qui peut te rendre dingue par ses coups de sang
mais aussi ses éclairs de génie. » De son côté, Kyrgios
promet de « faire le spectacle » tout en s’amusant :
« Je veux que davantage de personnes regardent le
tennis. » Reste à savoir si la Bélarusse pourra
réellement rivaliser et contredire les sceptiques ce dimanche.