Dopage, un nouveau produit prêt à inonder le peloton ?

Une molécule, plus redoutable que
l’EPO, serait actuellement détournée à des fins dopantes par des
laboratoires basés en Biélorussie et en Chine.
Le dopage a toujours une longueur d’avance sur les contrôles,
c’est bien connu. Les dernières révélations du Corriere della
Sera semblent le confirmer. Selon le quotidien italien,
plusieurs laboratoires basés en Biélorussie et en Chine
chercheraient actuellement à créer le produit dopant de demain. Une
substance encore plus efficace que l’EPO.
Pour l’heure, ils n’en seraient qu’au stade de l’expérimentation
sur des hamsters, mais la molécule qu’ils testent dans ce projet
baptisé « Lance A » – en référence à Lance Armstrong –
ferait des miracles. Il s’agit d’une hémoglobine ultra-oxygénée
présente chez les vers arénicoles, découverte par un scientifique
français basé à Morlaix, en Bretagne.
Ce qui rend cette molécule M101 si intéressante, c’est qu’elle
est « capable de lier quarante fois plus d’oxygène qu’une
hémoglobine humaine », expliquait Franck Zal dans les
colonnes Ouest-France en 2018. Joint à nouveau par le
journal, le chercheur confirme que son pouvoir pourrait être
détourné. Notamment dans le milieu du cyclisme, qui l’a déjà
contacté.
« Dans le milieu du vélo, j’ai reçu des coups de
fil »
« Oui, évidemment. Dans le milieu du vélo notamment,
oui, j’ai reçu des coups de fil, affirme-t-il ainsi, sans
citer évidemment de nom de coureur, de dirigeant ou d’équipe.
Le gars qui m’a appelé me disait que cette molécule n’était pas
encore présente dans les règlements antidopage et que c’était donc
autorisé… Mais bon, elle augmente clairement les
performances. »
Après cet appel troublant, son premier réflexe a été d’alerter
des gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à
l’environnement et à la santé publique. « On a aussi
collaboré avec l’Agence mondiale antidopage. On travaille depuis
deux ans avec elle », témoigne le scientifique, qui pense
que cette histoire relayée en Italie « relève quand même
du fantasme ».
Toujours est-il que les instances sont prévenues. « Nos
produits ont été envoyés à Montréal, au siège (de l’AMA), et
plusieurs exemplaires ont été envoyés dans les laboratoires
antidopage du monde », conclut-il. Faut-il se préparer à
ce qu’un nouveau produit dopant indétectable inonde le
peloton ? Cela ne ferait pas de bien au cyclisme, déjà très
souvent décrié…


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