Je ne suis pas encore prête

Devenue maman en juin dernier, la
championne olympique de sabre Manon Apithy-Brunet (29 ans)
disputera le Grand Prix d’Orléans ce week-end. Sans grandes
ambitions, mais avec l’envie de retrouver petit à petit son
meilleur niveau.
Manon Apithy-Brunet, comment allez-vous cinq mois après
la naissance de votre fils ?
J’ai repris la compétition il y a un mois à Alger. Je suis en
pleine préparation pour Orléans et je suis fatiguée parce qu’on est
sur deux semaines où j’envoie beaucoup de physique. C’est ça qui me
manquait beaucoup à Alger.
Quel sera votre objectif à Orléans ?
Je ne vais pas mentir, j’avais cette idée de performer à Orléans de
base, mais je me rends compte que je ne suis pas encore prête. «
Escrimement » parlant, je trouve des repères un peu plus chaque
jour, même si ce n’est pas encore ça, mais c’est plus physiquement,
je sens que je ne peux pas tenir une compétition entière. Donc je
viens, j’essaye de faire le max et puis on verra ce qui se
passe.
Comment avez-vous vécu l’après-JO ?
Les Jeux étaient franchement grandioses, au-delà du fait d’être
championne olympique. C’était les plus beaux Jeux que je’avais
jamais vus, que je n’avais jamais faits. Même les étrangers nous en
ont parlé, c’était extraordinaire, donc forcément j’avais prévu que
cet événement soit tellement gros et qu’on ait mis tellement de
temps à le préparer qu’il me fallait une petite pause après. Ce qui
fait qu’avec mon mari (Bolade Apithy, médaillé de bronze en sabre
par équipes à Paris 2024, ndlr), on avait prévu de faire un enfant.
Tout s’est bien passé, je suis très vite tombée enceinte. L’année
après les Jeux, j’ai un peu profité de la médaille avec beaucoup de
sollicitations et j’ai pris le temps de faire ma grossesse
tranquillement. Enfin, je dis tranquillement mais je me suis
entraînée jusqu’à la dernière semaine, c’était chouette, ça m’a
fait beaucoup de bien mentalement et physiquement. Mon fils est né
en fin juin et j’ai repris l’entraînement début août, et puis
progressivement j’ai repris l’escrime, je suis retournée à la
compétition.
Ressentez-vous un petit peu de pression pour ce retour à
la compétition en France ?
J’ai quand même un peu de pression parce que je ne m’entraîne pas
pour perdre, j’aime gagner, être challengée, que les autres
attendent de moi des résultats. J’apprends à me dire que je m’en
fiche. Je fais les choses pour moi et je verrai bien ce qu’il se
passe mais j’ai soif de médailles. Je suis bien motivée.


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