Gattuso s’attaque à l’Afrique (et se ridiculise)

Gennaro Gattuso a les boules. Malgré sa victoire en Moldavie
(0-2), l’Italie est mal partie pour se qualifier directement pour
la Coupe du monde 2026.

A moins d’une victoire 9-0 contre la Norvège dimanche, la
Nazionale terminera deuxième de son groupe. Un crève-coeur pour une
équipe qui pourrait terminer ces éliminatoires avec 21 points sur
24 possibles, et qui n’a pas perdu un point depuis l’arrivée de
Gattuso en juin dernier. Une vraie menace, aussi, pour un pays
traumatisé par les éliminations en barrages lors des deux éditions
précédentes.

Le format de ces « qualifiers » est assez cruel, et
c’est ce qui a amené Gattuso à la réflexion suivante, assez dénuée
de sens. « À mon époque, le deuxième du groupe se
qualifiait directement pour la Coupe du Monde : en 1994, il y avait
deux équipes africaines, et maintenant il y en a huit… Je n’en
dirai pas plus », a pesté l’ancien joueur de l’AC
Milan.

Gattuso a (presque) tout faux

Factuellement, il y avait trois équipes africaines lors du
Mondial 1994 (Cameroun, Maroc et Nigeria), mais Gattuso se trompe
de combat. L’ancien coach de l’OM veut sans doute souligner le fait
que l’Afrique fait partie des grands gagnants du passage à 48
équipes en Coupe du monde, avec huit qualifiés directs cette année,
et un possible barragiste. L’Europe, de son côté, est passée de 13
qualifiés en 1994 (sur 24 participants) à 16 pour 2026. Son ratio a
baissé par rapport au nombre total de nations en lice, mais le
Vieux Continent n’est pas moins bien loti pour autant.

Dans le fond, il est donc incorrect d’estimer qu’il était plus
facile de se qualifier pour la Coupe du monde à cette époque. Pour
la bonne et simple raison qu’il y avait moins de billets
distribués. En 1994, alors que l’Allemagne était qualifiée d’office
en tant que tenante du titre, il n’y avait que six groupes en
éliminatoires (et donc deux qualifiés par groupe, effectivement).
Cette fois, il y a 12 groupes, ce qui explique pourquoi seul le
premier se qualifie, mais les « gros » sont répartis dans
différentes poules, ce qui donne une densité moins importante. Et
on rappellera, aussi, que l’Italie avait terminé première de son
groupe de qualifications en 1994.