Domenech, les pratiques scandaleuses

Sélectionneur national de 2004 à 2010, avec à son actif une finale de Coupe du monde en 2006 mais également le fiasco de Knysna, lors du Mondial sud-africain, quatre ans plus tard, Raymond Domenech est surtout connu dans la mémoire collective pour son œuvre sous l’égide de la Fédération française de football, lui qui a par ailleurs longtemps dirigé les Espoirs tricolores, entre 1993 et 2004.
Avant de se faire un nom dans les hautes sphères du football français, l’ancien rugueux défenseur passé par Lyon, Strasbourg, le PSG, Bordeaux ou Mulhouse s’était fait la main sur le banc dans ce dernier club, mais aussi et surtout au sein de son équipe de cœur – son OL formateur. Entre 1988 et 1993, l’intéressé a ainsi coaché plus de 200 matches à la tête du club phare de sa ville de naissance.
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C’est à cette époque, parmi les Gones, que Raymond Domenech a eu sous ses ordres un certain Bruno Ngotty, autre Rhodanien d’origine élevé à l’école OL, de 1988 à 1995, année de son transfert au PSG. Or, l’ex-défenseur parisien, unique buteur de la finale de la Coupe des Coupes 1996, n’a pas oublié les préceptes de l’entraîneur Domenech.
« Il voulait que je tape plus fort en général »
Dans un entretien accordé à L’Equipe, Bruno Ngotty se remémore la causerie la plus marquante à laquelle il ait jamais assisté en tant que joueur. « Celle de Raymond Domenech avant un derby, souffle-t-il. N’importe quelle causerie avant un derby, d’ailleurs. Disons qu’il mettait tous les termes, et que tu savais exactement où il voulait en venir. Tu savais que si un Stéphanois se retrouvait par terre, à un moment, il serait content… »
Casser du Vert, telle pouvait être ainsi la consigne passée par Raymond Domenech alors qu’il officiait aux commandes de l’OL. Et Bruno Ngotty de narrer une autre scène frappante: « J’avais 17 ans, c’était un match de D2 avec l’OL au Havre, et j’ai assommé d’un coup de poing Frank Stapleton, l’ancien avant-centre d’Arsenal et de l’Irlande. Il m’avait fait dégoupiller, m’avait mis un coup de coude, mais c’est toujours pareil, l’arbitre n’avait vu que la réaction. J’ai compris qu’il fallait avoir du répondant et se faire respecter, mais sur un tacle, par exemple, pas sur un coup de poing loin du ballon. Oui, je me suis senti seul en rentrant au vestiaire. Mais ça ne m’est arrivé que deux ou trois fois en vingt-deux ans de carrière. C’était Raymond Domenech, le coach, il voulait que je tape plus fort en général mais, sur le coup, il m’avait dit qu’il y avait d’autres moyens (sourires). »


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