France-Afrique du Sud, un scandale XXL refait surface !

On pourrait parler des heures de la rivalité entre le XV de
France et l’Angleterre, ou des duels mémorables face à la
Nouvelle-Zélande, qui font le sel et le charme du rugby. Mais pour
le rugby français, c’est probablement l’Afrique du Sud qui a laissé
le plus de cicatrices.

Le choc de samedi soir renvoie immédiatement à ce quart de
finale de Coupe du monde perdu face aux Springboks, en 2023. Les
Bleus avaient vu leur rêve de sacre à la maison s’envoler au terme
d’un match au scénario crève-cœur. Mais cette affiche fait
également remonter à la surface les souvenirs de la demi-finale du
Mondial 1995, si controversée.

Philippe Saint-André revient sur ce match
dans les colonnes de L’Equipe. « Un regret à vie. Ça
fait trente ans et je n’ai jamais voulu la revoir, explique
l’ancien ailier à propos de cette rencontre perdue 19-15. L’arbitre
nous refuse trois ou quatre essais. Avant de mourir, leur
troisième-ligne Ruben Kruger, lui, a reconnu qu’il n’a jamais
aplati son essai. Je ne vais pas dire que c’était un vol manifeste
mais cette demi-finale n’a pas été très clean. Notre génération
pensait pouvoir être championne du monde et on a été marqués à vie
par cette défaite. (…) Je n’avais jamais vu autant de détresse dans
un vestiaire. Les souvenirs reviennent, je les avais enfouis au
fond de moi. »

France-Afrique du Sud, c’était politique…

L’ancien sélectionneur des Bleus évoque ensuite l’arbitre du
match, le Gallois Derek Bevan, et ce contexte très particulier,
dans une Coupe du monde érigée en priorité par le président Nelson
Mandela. « On sait tous ce qui s’est passé, assure
« PSA ». C’est la seule fois dans ma vie où j’ai vraiment
eu l’impression que la politique avait pris le dessus sur le sport.
C’est ça qui est dérangeant. À la fin, il (l’arbitre) avait reçu
une montre de la part du président de la Fédération sud-africaine
en disant que c’était le meilleur arbitre de la Coupe du
monde. »

« À cette réception, les All Blacks et nous, les
Français, on avait quitté la salle. On aurait beaucoup aimé jouer
cette finale contre les Néo-Zélandais, même s’ils n’auraient pas
été empoisonnés cette fois… », ajoute Saint-André, au
sujet d’un autre épisode pour le moins controversé de cette Coupe
du monde 1995.

Concernant 2023, le « Goret » a aussi livré son
analyse: « Il y a deux ans, on sentait que l’équipe de
France avait les capacités de pouvoir être championne du monde
devant son public et là encore ça ne s’est pas fait à cause des
Sud-Africains. Ce jour-là, ils ont volé le rêve de toute une
nation. Ils étaient sûrs de leurs forces et avaient pris
l’ascendant en mêlée. Cette semaine, j’ai aussi revu certaines
décisions de ce match et on a l’impression que les Français
jouaient à Johannesburg. » Décidément…