Zidane, la déchirante séparation avec la femme de sa vie

Les Zidane savent ce qu’ils doivent à Alain Lepeu. C’est lui qui
a en effet permis au jeune Yazid d’intégrer le centre de formation
de l’AS Cannes. L’éducateur officiait alors auprès des cadets de
Septèmes-les-Vallons. « Lorsque je suis arrivé en
1984, il était en minime et je voyais déjà que c’était un garçon
avec des qualités techniques hors normes. Et cela s’est confirmé
quand je l’ai pris sous mon aile. Il avait une telle aisance avec
le ballon, on aurait dit qu’il avait des mains à la place des
pieds », s’était-il souvenu dans les colonnes du
Dauphiné.

« Si on en est là, vous y êtes pour quelque chose »,
avait  d’ailleurs confié Smaïl Zidane à Alain Lepeu à
l’occasion d’un portrait du père de Zizou publié dans les colonnes
de La Provence.  Alain Lepeu aura dû user de toute sa
force de persuasion pour convaincre Smaïl Zidane et son épouse,
Malika de laisser partir leur plus jeune fils. Après réflexion, le
couple Zidane avait accepté, mais à une condition: celui qui
s’appelait encore seulement Yazid devait vivre dans une famille
d’accueil.

La séparation fut douloureuse. Pour les parents comme pour le
jeune garçon, qui entretient une relation particulièrement forte
avec sa mère, en qui il voit « l’autre femme de sa
vie avec son épouse », comme il l’expliqua dans les colonnes
de L’Equipe à l’occasion d’une longue interview
à l’occasion de ses 50 ans, en 2022. « J’étais venu à
Cannes pour une semaine et j’y suis resté six ans »,
avait raconté Zinedine Zidane au sujet de son aventure cannoise. A
son arrivée sur la Côte d’Azur, le jeune meneur de jeu fut
accueilli chez Nicole et Jean-Claude Élineau, à Pégomas, où il fut
chouchouté. Lorsque Smaïl Zidane rendait visite à son fils, il
était donc pleinement rassuré et cette séparation fut de moins en
moins douloureuse pour le couple Zidane.

Zinedine Zidane allait y rencontrer sa future épouse

Un an plus tard, Zinedine Zidane rallia le foyer des jeunes
travailleurs de Cannes, installé près de la gare et le jeune joueur
allait y résider durant quatre ans. Il y fit deux rencontres
marquantes: Véronique Lentisco-Fernandez, qui allait devenir sa
femme et la mère de ses quatre enfants, et David Bettoni, avec qui
il allait nouer une amitié indéfectible, au point d’en faire son
plus fidèle adjoint au Real Madrid.

Mais à Cannes, Zinedine Zidane allait surtout parfaire sa
formation et devenir le génial meneur de jeu qui allait faire le
bonheur de Bordeaux, de la Juventus Turin, du Real Madrid et des
Bleus. « Ce qui a été important, ça été d’être dans ce
centre de formation. Il y avait de très bons jeunes, de très bons
formateurs », avait-il expliqué, ajoutant: « Ça
donnait l’impression d’être dans une famille. Et quand on a 14, 15,
16 ans, c’est quand même important. Je me rends compte aujourd’hui
qu’heureusement il y avait des gens qui étaient plus que des
formateurs, plus que des entraîneurs. C’étaient des personnes
qui faisaient d’abord attention à nous. » Ce fut
notamment le cas de Jean Varraud, à l’origine de son arrivée à
Cannes et décédé en juin 2006.

 

« C’est grâce à lui que j’ai pu intégrer ce centre de
formation de l’AS Cannes. C’est lui qui m’a remarqué.
Pourtant, à l’époque quand il était venu me voir jouer, on ne peut
pas dire que j’avais fais un beau match. Mais il certainement vu
quelque chose que beaucoup n’avaient pas vu, avait-il
soufflé à son sujet. Ça été quelqu’un qui a beaucoup compté
pour moi. J’avais ma famille, mais il était pour moi comme un
deuxième papa parce qu’il me parlait comme à son
fils. »