Il gagne le Vendée Globe avec un cancer, mais comment Charlie Dalin a-t-il fait ?

Vainqueur du Vendée Globe
2024-2025 en un temps record, Charlie Dalin révèle qu’il souffre
d’un cancer gastro-intestinal depuis deux ans. Comment a-t-il pu
remporter la plus grande course à la voile en solitaire, avec “un
pamplemousse dans le bide” ?
C’est l’une des performances les plus folles qu’on puisse
imaginer. Charlie Dalin a remporté l’une des épreuves sportives les
plus difficiles au monde, le Vendée Globe. Et le navigateur révèle,
plusieurs mois après sa victoire,
qu’il souffre d’un cancer gastro-intestinal depuis environ
deux ans.
Le skipper de 41 ans revient sur cette aventure dans un livre
qui paraît ce jeudi, La force du destin (Gallimard), et se
confie également dans les colonnes de L’Equipe. Où il répond
notamment à cette grande question : comment a-t-il fait pour
prendre le départ de la course, avec une tumeur de 15 centimètres
dans son organisme ?
Charlie Dalin explique d’emblée qu’il s’est lancé dans cette
aventure avec le feu vert médical. « Les médecins m’ont
dit OK. S’ils m’avaient dit que ce n’était pas raisonnable, je
n’aurais pas pris le risque », explique le Normand, qui
dit avoir eu un peu de chance dans son malheur. « Il y a
vraiment tous types de cancers et certains ne permettraient pas de
faire le Vendée Globe. J’ai eu la chance de très bien supporter le
traitement d’immunothérapie que j’avais sur la
course. »
« Juste un comprimé par jour », et Charlie Dalin a pu
faire le tour du monde
Après avoir eu peur pour sa vie, le skipper de Macif Santé
Prévoyance a repris espoir grâce aux médicaments, qui ont
atténué la douleur en quelques jours. Et à l’entendre raconter
comment il a géré sa maladie lors d’un tour de monde bouclé en un
temps record de 64 jours, cela paraît presque simple. « Le
traitement est assez facile, juste un comprimé par jour. Il faut
juste ne pas l’oublier. Normalement, c’est à heure fixe, donc j’ai
dû bricoler et décaler d’une demi-heure dans le sud. J’avais mon
petit pilulier que je rechargeais chaque semaine. J’avais dû
négocier pour me faire un stock de trois ou quatre mois, en cas
d’avarie technique et d’arrêt prolongé en Australie ou ailleurs,
car normalement on ne te les délivre que pour un mois… De temps en
temps, j’avais des petites douleurs, mais je n’avais pas le temps
de prendre ça en compte. »
En effet secondaires, Charlie Dalin a dû gérer quelques crampes,
et surtout la fatigue. « J’ai dormi beaucoup plus que
d’habitude, en moyenne six heures et demie par jour. Mon record a
été onze heures, en fractionné quand même« , explique le
marin qui, là encore, a pu trouver du positif dans sa malchance.
« Dormir autant m’a permis d’être assez en forme pour la
fin », ajoute celui qui a remporté la course au terme
d’un sprint final palpitant avec Yoann Richomme.
« Gagner dans ce contexte, avec un pamplemousse dans le
bide, c’est incroyable, une victoire sur toute la ligne,
conclut Charlie Dalin, qui rend hommage à tous ceux qui l’ont aidé
à accomplir cet exploit véritablement hors du commun. C’est
surtout l’entourage médical qui m’a fait réaliser le truc, les gens
autour de moi qui me disent que c’est dingue de gagner le Vendée
dans ces conditions. J’étais bien entouré, j’avais la bonne équipe
médicale, la bonne équipe technique, mon préparateur mental, la
bonne personne pour le sommeil. Je n’ai pas réussi tout seul, loin
de là . »
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