3 October 2025 01:01

Antoine Dupont, le gros coup de gueule !

En marge du renouvellement du
partenariat entre le Stade Toulousain et la marque Peugeot ce
jeudi, Antoine Dupont a poussé un gros coup de gueule à propos du
salary cap en Top 14 et en particulier de certains aspects de ce
contrôle des salaires. Le demi de mêlée a l’impression d’être
prisonnier de ce fonctionnement.

Après Kylian Mbappé, qui avait refusé il y a trois ans de
prendre part à une opération marketing avec plusieurs sponsors de
l’équipe de France pour marquer son désaccord avec une convention
qu’il estimait archaïque, c’est au tour d’Antoine Dupont de taper
du poing sur la table. Comme la superstar du football français, le
demi de volée vedette du XV de France et du Stade Toulousain monte
au créneau sur le dossier du salary cap.

En marge d’un événement organisé ce jeudi autour du
renouvellement du partenariat de son club avec la marque Peugeot,
Dupont a poussé un coup de gueule contre le contrôle des salaires
en Top 14 et, plus particulièrement, certains de ses aspects et en
premier lieu ce règlement qui fait que les partenariats individuels
des joueurs sont compris dans ce salary cap. Celui-ci englobe en
effet les salaires joueurs, bien sûr, mais aussi tous les revenus
que les joueurs pourraient empocher via un partenariat
individuel.

Le médaillé d’or à 7 avec les Bleus des Jeux Olympiques de Paris
2024 y voit une aberration pure et simple. « Les règles nous
empêchent d’utiliser notre image individuelle à travers des
contrats de pub classique », a regretté jeudi celui qui est
précisément ambassadeur de Peugeot. Le quintuple champion de France
avec Toulouse, comme Mbappé l’avait fait en 2022, déplore d’autant
plus ce qui a tout à ses yeux d’une forme d’exploitation de l’image
du joueur que ces derniers, via le syndicat Provale, ont
régulièrement remonté ce problème, certes récent (« il y a
quatre, cinq ans, il n’y avait pas de sujet ») devant la LNR
ces derniers temps. Dupont a beaucoup de mal à le digérer.

Dupont : « Cela
commence à faire beaucoup ! »

« L’économie du rugby est grandissante grâce à nous les
joueurs et au final, on n’est pas bénéficiaire, puisque le salaire
stagne, voire baisse, et on ne peut pas utiliser notre image. Cela
commence à faire beaucoup (…) Ce n’est pas correct de ne pas
autoriser les joueurs à utiliser leur image personnelle dans un
cadre publicitaire », peste le numéro 9, avec le sentiment
d’être prisonnier de ce système. « Même dans leur droit de
regard, ils essayent d’être de plus en plus invasifs (…) Ils
veulent savoir à la limite tout le patrimoine qu’on peut avoir,
donc on arrive un peu dans une chasse aux sorcières où ils veulent
démasquer les tricheurs, mais ça en devient ridicule. »

Dupont, qui garde espoir néanmoins que les choses changent un
jour (« on espère que ça va avancer), s’estime d’ailleurs
l’exemple parfait de cette incohérence. « Si un partenaire
veut utiliser mon image et faire un contrat, ce contrat sera
retoqué dans le salary cap (…) Je dois me rendre disponible, mon
image est utilisée à l’international et finalement, ce n’est pas de
l’argent que je gagne en perso car ça passe par mon club. »
Mbappé avait su se faire entendre. Reste à voir si la sortie de
Dupont aura les mêmes conséquences.

La Ligue répond à Dupont
Le salary cap est essentiel pour préserver à la fois l’équité
sportive et l’équilibre économique de nos clubs. La LNR n’interdit
en aucun cas à un joueur de disposer de son droit à l’image,
indique l’instance dans un message transmis au Figaro. Ce qui est
prévu, c’est que les contrats conclus avec une entreprise
partenaire du club soient déclarés dans le salary cap par les
clubs. C’est un principe de transparence, récemment renforcé, qui
vise à éviter tout contournement du plafond salarial par des
rémunérations indirectes.

Par ailleurs, une réflexion de fond est engagée avec les clubs
sur l’ensemble du dispositif : le montant du plafond, mais aussi
son périmètre, son assiette et ses mécanismes de contrôle. Le débat
est totalement ouvert et aucune orientation n’est privilégiée à ce
stade. Il est légitime que ces perspectives d’évolutions suscitent
des interrogations.» La LNR ajoute que «comme toujours, les
joueurs, par l’intermédiaire de leur syndicat Provale, seront
pleinement associés à ce travail. Si des propositions d’évolution
émergent, elles seront soumises au Comité Directeur, dont Provale
est membre, au début de l’année 2026, pour une mise en œuvre à
partir de la saison 2026-2027 ou 2027-2028.

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