Le président de l’USAP sort l’artillerie lourde

François Rivière sort l’artillerie lourde. Deux jours après les
débordements au stade Aimé-Giral, survenus en fin de match samedi
dernier lors de la venue du Racing 92, avec cette bagarre générale
à laquelle avait tenté de se prêter un supporter, retenu à temps
par un match de la sécurité (puis mis en garde à vue tandis que le
club avait déposé plainte), le président de l’USAP a assuré lundi
qu’il ferait tout pour ne pas revivre de nouveaux incidents.

Et dans ce sens, l’homme fort du club catalan n’a pas hésité à
mettre en place un plan qui ne plaira assurément pas à tout le
monde, au même titre qu’il ne sera pas simple de le faire appliquer
– « Cela nécessitera du personnel supplémentaire pour
contrôler, mais il le faut » – mais qu’il estime néanmoins
nécessaire et urgent.

Si Rivière, repris dans L’Indépendant, sait qu’il
risque de s’attirer les foudres du public en prenant ces mesures,
drastiques, le dirigeant tient à préciser qu’il n’a précisément pas
pris cette décision « contre (ses) supporters », mais
qu’il en va de « la protection du club et de son
institution », sachant que les Perpignanais vont déjà être
contraints de recevoir le Stade Français début octobre loin de leur
antre habituel, et même peut-être également de délocaliser la venue
de Bordeaux-Bègles, deux semaines plus tard. Soit déjà au moins 200
000 euros qui s’envoleront des caisses du club (le prix d’un match
délocalisé). A l’avenir, il ne sera ainsi plus possible notamment
de consommer de la bière en pesage, ni même d’en introduire.

Rivière : « Éduquer
responsabiliser et écarter »

« On va interdire l’entrée de gobelets de bière pendant le
temps des matchs », a annoncé le président de l’USAP, qui se
réserve le droit d’étendre cette nouvelle règle à d’autre(s)
tribune(s). « Dans un premier temps, on va le limiter à la
zone du pesage, qui est la zone la plus sensible, puisque c’est
celle au bord du terrain. » Cette tribune du pesage va
d’ailleurs voir sa jauge dorénavant limitée. « N’auront accès
à la zone du pesage que les abonnés (…) pour limiter la contenance
à 500 personnes au lieu de 1 500. » L’autre « mesure
radicale » prise par Rivière concerne les fauteurs de trouble,
à qui il ne sera fait aucun cadeau.

« Il est évident que des personnes responsables d’un jet de
gobelets seront interdites de stade jusqu’à la fin de la saison en
cours. On ne tergiversera pas par rapport à ça. » Et
l’intéressé, qui insiste bien sur le fait que « la discipline
est une affaire de tous » compte sur les autres spectateurs
pour dénoncer ceux qui se comporteraient mal et ou seraient ivres.
« C’est un réflexe républicain et de bons supporters de les
interdire de stade, basta. » « On doit protéger l’USAP et
faire en sorte que ça ne se reproduise pas. Pour ça, il faut
éduquer, responsabiliser et écarter les individus que l’on connaît
(…) On ne doit plus accepter ce qu’il se passe », conclut
François Rivière, également lassé de devoir mettre de sa poche.
« Qui va payer ? C’est encore le club, donc, si je peux me
permettre, moi-même ».