Martinot-Lagarde, le coup de théâtre

« Nous avons le plaisir d’accueillir Pascal Martinot-Lagarde, athlète français de haut niveau qui rejoint notre équipe Seniors 2. Bienvenue à lui dans le club », avait posté lundi le Reims Champagne Basket sur ses réseaux sociaux, évoquant une « arrivée de taille au RCB ». Pas de doute : il s’agissait d’un 1er avril avant l’heure ou d’une erreur. En réalité, ni l’un ni l’autre. Martinot-Lagarde, fraîchement retraité à 33 ans des haies (NDLR : Il avait tourné la page en août lors des derniers championnats de France), a bien décidé d’entamer une reconversion dans le basket.
Un peu comme Florent Manaudou, qui s’était offert il y a quelques années une parenthèse hors des bassins dans le handball au sein du club d’Aix-en-Provence (NDLR : Le nageur avait également retrouvé les parquets, avec Antibes l’année dernière), « PML » a pris tout le monde à contre-pied en débutant une nouvelle carrière ballon orange en main. Et s’il n’a pas encore goûté à la compétition, l’ancien meilleur hurdleur français, toujours recordman de France de la spécialité, avec un temps de 12″95 établi en 2014 (NDLR : Just Kwaou-Mathey, le nouveau champion de France, s’en était approché sans pour autant le faire tomber, en août dernier à Talence), en était déjà lundi à son troisième entraînement de basketteur sous les couleurs champenoises, lui qui s’était bien essayé à ce sport, alors adolescent à Moissy, avant d’opter pour l’athlétisme et les haies. Mais revoici le champion d’Europe du 110m haies en 2018 sous les paniers.
Son capitaine déjà impressionné : « il arrive à dunker sur un pied en détente sèche »
🙏 Les adieux d’une légende !
👏 Pascal Martinot-Lagarde, 7e de la finale du 110 m haies en 13 »47 (+0.3), a disputé la dernière course de sa carrière à Talence.
😢 Les larmes ont coulé pour un des plus beaux palmarès de l’athlé français ! pic.twitter.com/Gh9gKPJ3da
— FFAthlétisme (@FFAthletisme) August 3, 2025
Pour celui qui réside à Reims depuis 2017, tout s’est joué lors d’un déjeuner (avec son entraîneur Benjamin Crouzet) puis d’une recherche sur les moteurs. « Après avoir raccroché les pointes, j’ai ressenti un petit vide. J’ai commencé à aller à la salle de sport et je me suis rendu compte que ce que je voulais, c’était me fighter (sic) (…) Le sujet du basket est venu sur la table, je me suis dit : « pourquoi ne pas essayer ». Pourquoi le RCB ? C’est le premier résultat Google qui est sorti. » Fou de joie – « je fais partie d’une équipe, j’ai eu l’impression d’avoir déballé un cadeau quand je suis arrivé, c’est un vrai kif » – l’athlète de 1,89m qui « arrive à dunker sur un pied en détente sèche », à entendre, toujours dans L’Union le capitaine des Champenois, qui n’avait « jamais vu ça », n’entend pas pour autant profiter de sa notoriété passée pour forcer le passage.
« Je m’appelle Pascal Martinot-Lagarde, mais je ne peux pas utiliser mon nom pour intégrer l’équipe première. Je veux mériter ma place. » L’octuple champion de France, 5e des JO de Tokyo, démarre sa nouvelle vie de sportif du neuvième échelon. Toujours aussi compétiteur, il espère néanmoins voir très vite plus haut. Histoire peut-être d’un jour « tutoyer les sommets », comme il l’a fait en tant qu’athlète. Conscient néanmoins que la route sera longue. « Je vais devoir passer par plein d’étapes et apprendre un tas de choses. »
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