Quand même très content de ma journée

Pour son premier Grand Tour, Brieuc Rolland (21 ans) crève
l’écran sur cette Vuelta. Arrivé 7e lors de la première victoire
d’étape de Juan Ayuso, vendredi dernier, le jeune Breton,
révélation française de ce début de Tour d’Espagne, a fait mieux
encore, en grimpant cette fois sur le podium de la 12e étape, elle
aussi remportée par l’Espagnol. Troisième, à seulement 13 secondes
du vainqueur du jour, la pépite de l’équipe Groupama-FDJ est passé
tout près de la victoire, lui qui a longtemps eu les deux hommes de
tête en point de mire dans le final.

A chaud, le jeune Breton, en larmes après avoir passé la ligne
d’arrivée, a eu beaucoup de mal à digérer de ne pas avoir réussi à
s’imposer alors que son équipe avait tout mis en oeuvre pour lui
permettre d’aller décrocher cette première victoire d’étape dans un
Grand Tour. La déception, immense après l’arrivée chez l’ancien
coureur de l’équipe Vendée U, s’était néanmoins estompée après que
Rolland s’est rafraîchi les idées (ainsi que les jambes) sous la
douche. « J’ai le sentiment du devoir accompli. Un peu de
regrets, mais c’est comme ça (…) Jouer la gagne sur une étape de
Grand Tour, ce n’est pas tous les jours. Ce soir (jeudi), quand je
serai dans mon lit, je serai quand même très content de la journée
que j’ai passée », appréciait finalement volontiers le Breton,
qui s’en était surtout voulu de ne pas avoir levé les bras pour ses
équipiers, et deux en particulier.

Rolland : « Je ne
vais pas en rester sur cette troisième
place »

« J’ai un peu de déception pour l’équipe, qui a fait un
super travail. Stefan et Rudy m’ont protégé toute la journée. Je
les remercie pour tout. Stefan m’a dit d’anticiper et ça m’a
vraiment bien servi. » Mais pas au point de combler ces huit
petites secondes de retard que le jeune Tricolore avait un temps
comptées, et qu’il gardait encore en travers de la gorge en début
de soirée. « Huit secondes, c’est beaucoup et peu à la fois.
J’oublie à quel point j’étais à fond à ce moment-là. La descente,
je l’ai faite seul. C’était un peu compliqué (…) Et la vallée, ça a
été un long chemin de croix pour moi (…) C’était vraiment dur mais
ça m’a permis de tenir jusqu’au bout, parce que dans les jambes,
c’était vraiment un enfer. Donc les voir à dix-quinze secondes, ça
m’a tiré pendant toute cette vallée. »

Et laisse le meilleur Français du jour plus que jamais ambitieux
pour la suite de cette Vuelta. « Ça nourrit les ambitions pour
moi, les jambes sont bonnes, il faut que j’en profite et je ne vais
pas en rester sur cette troisième place. Je vais continuer à me
battre pour la gagne », promet Rolland, ravi de ce premier
Grand Tour. « J’ai eu la chance de défendre un maillot de
leader sur un Grand Tour, j’ai aussi eu la chance de vivre une
victoire d’étape magnifique avec David (Gaudu) (…) Je suis très
content de mon premier Grand Tour ». Et on n’a probablement
pas encore tout vu.