David Gaudu, la terrible désillusion

S’il s’est joué des cadors,
lundi, lors de la troisième étape du Tour d’Espagne, David Gaudu a
vécu des derniers mois particulièrement difficiles.
Sa troisième place, dimanche, à l’occasion de la première
arrivée au sommet de cette Vuelta 2025 n’est donc pas restée sans
lendemain. Mardi, David Gaudu a fait encore mieux en
décrochant la victoire au nez et à la barbe du grand favori,
Mads Pedersen grâce à un dernier virage pris à la corde. Le Breton,
dans le même temps que Jonas Vingegaard au général, ne boudait
évidemment pas son plaisir à l’arrivée.
« C’est une surprise. Je pensais que cette étape était pour
Pedersen, mais l’équipe m’a dit ce matin que j’avais du punch et
que je pouvais gagner aujourd’hui, a-t-il confié après la
course. Ils ont fait un excellent travail pour me placer aux
premières positions toute la journée. Je suis très heureux et fier
de gagner, pour l’équipe et pour moi. C’est tellement bon. Pedersen
a lancé son sprint à 250 mètres de l’arrivée. Je suis revenu dans
le dernier virage et j’ai tout donné jusqu’à la
ligne. »
« Je n’ai pas remporté une course du World Tour depuis le
Critérium du Dauphiné 2022 où j’ai battu Wout van Aert. Maintenant,
on peut ajouter Mads au sprint ! C’est un peu anecdotique, mais il
y a beaucoup de points positifs à retenir », a-t-il poursuivi,
ajoutant : « La saison a été très difficile.
» Et c’est là un euphémisme.
« Il était vraiment au fond du seau »
Plombé par plusieurs chutes, que ce soit à l’entraînement, aux
Strade Bianche, sur la Tirreno-Adriatico ou au Giro, David Gaudu a
vécu des mois de galère. Au point de devoir renoncer au Tour de
France cet été. « C’est énorme, il revient de… Vous ne
vous rendez même pas compte d’où il revient, a d’ailleurs
confié son coéquipier Brieuc Rolland auprès de L’Equipe.
Il était vraiment au fond du seau il y a quelques semaines,
quand je roulais un peu à Nice avec lui. Il a toujours la grinta,
toujours envie, alors que j’avais peur qu’il l’ait un peu perdue.
Il montre encore une fois que c’est un putain de champion et pas
une pleureuse. Il s’est tellement fait taper dessus, par les
médias, par les coureurs. Alors c’est une très belle revanche, je
suis super heureux pour lui, et fier. Il donne une leçon à tout le
monde, un exemple de résilience. »
Et son retour en grâce est d’autant plus savoureux que lors du
récent Tour de l’Ain, malgé une belle préparation, il était de
nouveau en souffrance avec à la clé une modeste 39e
place au général. « Au Tour de l’Ain, il sortait d’un
excellent stage en altitude, avec d’excellentes sensations, il y
allait pour emmagasiner de la confiance, et ça a été difficile pour
lui et ceux qui l’encadrent, a raconté Julien Pinot
l’entraîneur en chef de Groupama-FDJ. On est restés confiants,
c’était obligé que le travail paye, il nous a fait
confiance. » Et les résultats sont sans doute pour
l’heure au-delà des espérances.
« On commence très bien mais je ne veux pas dire que je
vise le podium ou je ne sais quoi, on va juste y aller à fond
chaque jour. Il reste trois semaines jusqu’à Madrid, on doit rester
tranquilles et attendre de voir », a-t-il d’ailleurs
soufflé, désireux de ne pas s’enflammer.
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