Pogacar-Léon Marchand, la triste comparaison

Le 80ᵉ Tour d’Espagne s’élance, samedi 23 août, de Turin, en Italie. Pas de Tadej Pogacar pour cette édition de la Vuelta. Le récent vainqueur du Tour de France a choisi de s’accorder du temps pour éviter toute lassitude du cyclisme. Le 10 août dernier, il confiait : « J’ai commencé à compter les années jusqu’à ma retraite. »

Pour Jean-Christophe Seznec, médecin et psychologue du sport, cette décision illustre un certain essoufflement. « Il faut avoir une certaine tolérance à l’ennui pour tenir ces distances si longues, c’est un métier où on est en errance permanente… C’est difficile quand on ne devient qu’un rouage d’une mécanique industrielle sportive de trouver de la motivation », explique-t-il à France Télévisions.

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Le Slovène a d’ailleurs multiplié les signes de discrétion cet été, se montrant rarement en public et arborant même un maillot « Ne pas déranger ». « Il a vécu un Tour très stressant, très exigeant, surtout physiquement, avec de nombreux transferts, c’est devenu difficile pour lui. Être le centre de l’attention chaque jour est devenu fatigant », confiait récemment son manager Mauro Giannetti.

Léon Marchand, l’exemple

Seznec va plus loin en établissant un parallèle avec Léon Marchand, confronté lui aussi à la pression. « Léon Marchand avait failli arrêter puisqu’il n’en pouvait plus de la pression. Son préparateur mental a travaillé le fait que sa valeur n’avait rien à voir avec ses performances. Il a pu se recentrer sur ce qu’il aime vraiment, la natation, la compétition et pas la gagne. Et finalement, il finit par tout gagner. Il y a peut-être chez Pogacar la nécessité de maturer pour redonner du sens au fait qu’il fasse du vélo », précise-t-il.

Pour l’instant, Pogacar poursuit sa saison avec au programme le Canada et les Championnats du monde au Rwanda. Mais Seznec avertit : « Son plaisir actuel est supérieur aux contraintes, mais quand viendra l’heure des projets plus personnels ou des difficultés, est-ce que gagner un autre Tour de France suffira ? Je n’en suis pas sûr. »