Tadej Pogacar, ça se confirme

La domination sans partage de
Tadej Pogacar et la suspicion qui entoure le coureur slovène font
mal au cyclisme, qui risque d’en payer les conséquences, selon Eric
Boyer, ancien coureur et patron d’équipe.
Comme attendu depuis plusieurs semaines, Tadej Pogacar s’apprête
à remporter son quatrième Tour de France. Et comme l’an passé, le
Slovène aura survolé l’épreuve, au point de reléguer son second,
Jonas Vingegaard à près de cinq minutes tandis que le retard du
cinquième, Primoz Roglic, avoisine les 15 minutes.
L’écrasante domination de Tadej Pogacar a suscité de très vives
réactions, de nombreux observateurs y voyant inévitablement l’ombre
menaçante du dopage. Pas de quoi surprendre Eric Boyer, ancien
coureur et directeur d’équipe. « Lorsqu’un coureur domine
autant que des dopés le dominaient à l’époque, on fait un
parallèle. Et ça rend les choses mal faites. On ne sait pas trop
quoi penser », a-t-il ainsi confié auprès du
Parisien.
Mais l’ancien patron de la formation Cofidis ne cache pas non
plus ses doutes. « Tout le monde sait que chez quelques
équipes, dont UAE, il y a une hypermédicalisation. C’est une forme
de zone grise, on n’arrive pas à savoir si tout se joue seulement
sur la diététique, le repos et les plans d’entraînements. J’espère
qu’il n’y a pas autre chose », a-t-il expliqué.
Le cyclisme en danger ?
Celui qui fut cinquième du Tour de France en 1988 a également
remis en doute l’efficacité des contrôles antidopage.
« Est-ce qu’on cherche correctement ? Dans les
laboratoires on cherche bien mais je ne sais plus si c’est dans les
laboratoires qu’on trouvera la vérité, a-t-il soufflé. Les
laboratoires sont dépassés. »
Mais Eric Boyer en veut également à ses anciens condisciples.
« Il y a une espèce de lâcheté générale sur le dopage.
Tous les dirigeants d’équipes se taisent. Tous les
managers », a-t-il fustigé. Une attitude d’autant plus
incompréhensible que les coureurs et managers « prennent
des claques dans la gueule tous les jours et ne se révoltent pas.
» Si ce n’est Jean-René Bernaudeau, « le
reste, ça pleure en cachette au pied des bus. »
Mais pour Eric Boyer, le pire est encore à venir. En témoigne la
désaffection de nombreux sponsors. « On voit des fusions
d’équipes pour survivre, a-t-il souligné à cet
effet. Tous ces partenaires financiers qui se barrent, ça
va être très grave. »
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