Marion Rousse, un salaire qui pose problème

Devenue l’une des figures du
cyclisme français, Marion Rousse a longtemps cru ne pas pouvoir
vivre de sa passion pour le vélo.
La popularité de Marion Rousse ne laisse décidément pas
insensible les marques de cyclisme. Quelques mois après être
devenue l’un des visages de la marque d’équipements d’Ekoi, le
Nordiste a en effet associé son nom à celle de vélos Liv, le
premier fabricant de vélos pour femmes. De quoi lui valoir deux
jolis chèques supplémentaires.
L’ancienne championne de France vit de plus en plus
confortablement de sa passion pour le cyclisme. Une passion qui lui
vaut de cumuler les casquettes. Consultante vedette pour France
Télévisions, la compagne de Julian Alaphilippe est également
directrice du Tour de France Femmes et présentatrice de l’émission
« La Vie à vélo », lancée cet hiver sur France 3.
Mais si Marion Rousse est désormais grassement payée, ce ne fut
pas toujours le cas, notamment lorsqu’elle était simple
coureuse. « J’ai connu le cyclisme féminin à une époque
où je ne gagnais pas d’argent. J’étais dite ‘professionnelle’, mais
je n’en avais que l’appellation », avait-elle expliqué à
Eurosport au début de l’année.
Marion Rousse payée au SMIC
Cette situation l’avait un temps obligée à prendre un travail à
mi-temps pour subvenir à ses besoins. « Comme je n’étais
pas payée pour rouler, je devais travailler dans une petite mairie
au sud de Paris. J’avais une convention d’insertion professionnelle
avec l’équipe de France. J’étais payée un SMIC pour un
mi-temps », avait-elle raconté au média suisse 24
heures.
« J’allais m’entraîner le matin, je me douchais et
mangeais en vitesse pour aller bosser l’aprèm. Tu ne récupères
jamais et, avec ce salaire, tu vivotes. Ça ne pouvait pas continuer
comme ça longtemps », avait-elle poursuivi, révélant
avoir décidé de mettre un terme à sa carrière de coureuse à
seulement 25 ans en raison de ses difficultés financières.
« Quand Eurosport m’a proposé de commenter la Vuelta,
j’ai hésité. Est-ce que le public était prêt ? Est-ce que j’étais
capable de le faire ? Mais ça a bien fonctionné et j’ai rapidement
arrêté le vélo et mon job à la mairie », avait-elle
confié. La carrière de Marion Rousse était lancée.
Et désormais, les cyclistes féminines peuvent, elles aussi,
vivre de leur sport. Le salaire a en effet connu une augmentation
significative sur le circuit World Tour, passant de 15.000 euros en
2021 à 32.100 euros par an aujourd’hui. L’effet Tour de France est
passé par là.
« L’enjeu était d’obtenir de la visibilité, grâce à la
course la plus connue du monde. Avec le Tour de France, on parle à
un public de connaisseurs, d’initiés… mais aussi à des gens qui ne
regardent pas de vélo tout au long de l’année, estime à cet
effet Marion Rousse. Cette mise en lumière manquait au cyclisme
féminin. On ne connaissait pas les championnes avant de
profiter de cette formidable vitrine. »


Comments 0