Kevin Mayer, la triste annonce

La carrière de Kevin Mayer a probablement pris un mauvais
tournant le 7 juillet 2024, à Charléty. Bien qu’il ait atteint les
minimas pour les Jeux Olympiques 2024 un mois auparavant, le
Français a participé au 110 mètres haies lors du meeting de Paris,
mais s’est effondré sur la piste. Le diagnostic a révélé une
rupture presque totale du tendon du semi-membraneux au niveau de
l’ischio-jambier. Malgré cela, l’athlète de l’Hérault a tout tenté
pour participer aux JO chez lui, s’essayant sur la piste du Stade
de France juste avant le début des épreuves. Malheureusement, ce
test n’a pas été concluant, et un an plus tard, le détenteur du
record mondial n’a toujours pas repris la compétition.

Encore plus préoccupant, Kevin Mayer a annoncé ce mercredi dans
le journal L’Equipe qu’il ferait une croix sur la saison
2025, alors qu’il visait les Mondiaux de Tokyo en septembre.
« Maintenant, j’ai un nerf endommagé. Il l’était déjà
avant Charléty et je n’ai pas arrangé les choses depuis. Un nerf
abîmé envoie de mauvaises informations au muscle. Depuis, chaque
fois que je reprends, je sens que je suis en forme, il n’y a pas de
problème à ce niveau-là. Mais parfois, quelque chose lâche sans
prévenir et c’est vraiment compliqué. Alors je me bats avec
acharnement. Je fais tout ce qu’il faut pour ne jamais avoir de
regrets », confie le décathlonien tricolore.

Kevin Mayer ne veut pas encore se
faire opérer

Pour l’instant, Kevin Mayer ne souhaite pas encore passer sur le
billard. « Pour moi, rentrer dans le corps de quelqu’un,
c’est quelque chose de pas du tout naturel. Donc s’il y a une autre
solution, je l’emploierai toujours », admet-il. Il
souhaite se laisser une dernière chance avant d’en passer par une
opération, d’autant que ses performances à l’entraînement sont
bonnes: « Ce qui me saoule, c’est que je bats encore des
records à l’entraînement au javelot. J’avais fait plus de 60 mètres
sur deux foulées ! Donc je vous laisse imaginer. J’ai fait des
départs aussi. Toutes les mesures montrent que tant que je fais de
la bonne préparation physique, je ne perds rien »,
dit-il.

Désormais âgé de 33 ans, le double vice-champion olympique ne
tire pas un trait sur sa fin de carrière et se nourrit des
critiques dont il peut faire l’objet. « Donc si je mets
cinq ans pour que ça revienne, ça sera cinq ans et Brisbane 2032.
Et si ça ne marche pas, ce sera 2036. Et si ça ne marche jamais, ça
sera jamais mais je n’aurai aucun regret. Ceux qui disent ‘il
n’arrivera jamais à revenir’ sont un moteur pour moi. Ça fait des
années que je suis à peu près en accord avec tout ce que j’ai fait
dans le décathlon. Donc, l’idée n’est pas de refaire des résultats
pour prouver aux gens, mais parce que c’est vraiment trop cool
quand tu les fais ! » C’est tout ce qu’on peut lui
souhaiter pour les prochaines année.