5 July 2025 10:44

La grosse colère de Zidane

Coupable d’un mauvais geste lors
du match de poules face à l’Arabie Saoudite, Zinedine Zidane a vécu
intensément le huitième de finale face au Paraguay, le 28 juin
1998. Avant la délivrance offerte par Laurent Blanc.

Zinedine Zidane peut bien remercier
Laurent Blanc. Car sans le Cévenol, auteur du but de la
qualification face au Paraguay, en huitièmes de finale de la Coupe
du monde 1998, la carrière de ce qui peut prétendre au titre de
meilleur joueur de l’histoire du football français aurait sans
doute été tout autre. Le meneur de jeu tricolore aurait en
effet  sans
nul doute été désigné comme le premier responsable d’une
élimination. La faute à son expulsion contre l’Arabie Saoudite
après un nouveau geste d’humeur, le Turinois s’étant essuyé les
crampons sur le haut de la cuisse d’un défenseur
saoudien.

Deschamps le condamne sur la place publique

Les oreilles du Turinois ont
d’ailleurs sifflé dès le coup de sifflet final du match contre les
Saoudiens. « Il faut savoir maîtriser ses impulsions.
Quand on commet un geste regrettable, on doit s’attendre à le payer
cher »
, a ainsi regretté Aimé Jacquet, qui avait évoqué
le sujet le matin même du match. Didier Deschamps a été encore plus
cinglant. « Zinédine, c’est
impardonnable,
 a-t-il lancé au micro de TF1. On
sait que c’est un joueur impulsif mais bon, il va nous condamner
sur deux ou trois matchs, je pense qu’il va les prendre. Sachant
l’importance qu’a Zidane dans notre jeu, c’est un atout important
que l’on perd.»
 Et le capitaine tricolore d’en remettre
une couche en parlant d’une « réaction
stupide ».

Au final, le numéro 10 tricolore a
écopé de deux matches de suspension. Mais plus encore que cette
sanction, ce sont bien les critiques émises par ses coéquipiers qui
ont marqué au fer rouge l’ancien Bordelais. « C’est
plus que de la déception »
, a-t-il lâché en retour,
assurant par ailleurs être seulement « retombé
involontairement sur le Saoudien »
. Il faudra d’ailleurs
attendre de nombreuses années pour qu’il reconnaisse ses
torts.

En transes sur le banc de touche

Dépité, Zinedine Zidane a longtemps
promené son masque à Clairefontaine, notamment les jours précédant
le choc face au Paraguay. « On l’a vu arriver comme
enfermé dans sa peine. Dans le vestiaire avant les entraînements,
il ne souriait plus, pas une fois »
, avait confié
Philippe Bergeroo à son sujet. Et cette colère rentrée s’est
transformée en rage le jour fatidique.

Autorisé par la FIFA à suivre la
rencontre du banc de touche, Zinedine Zidane est méconnaissable. En
transe, le milieu de terrain tricolore vit la rencontre comme
jamais, extériorisant ses sentiments comme jamais. Il peste à
chaque action ratée, s’enflamme à la moindre occasion et bondit sur
le terrain après le but en or de Laurent Blanc pour arracher des
mottes entières de pelouse. De quoi laisser Aimé Jacquet
pantois: « Il a dû se dire : “maintenant, c’est
à moi de jouer.“»

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