cinq ans de prison dont un ferme pour Émilie Gutierrez

« Votre passage à l’acte ne s’analyse nullement en une démarche raisonnée d’euthanasie. Vous avez commis les faits alors même que vous étiez dans un état de grande confusion mentale et de grande frustration. Vous avez projeté, ce jour-là , votre solitude sur celle de votre grand-père, et avez agi dans une démarche qui s’analyse, au-delà de la présentation que vous faites d’un geste altruiste, comme une tentative de restauration narcissique par l’action, dans un contexte dépressif voire suicidaire ».
La salle retient son souffle. À la barre, Émilie Gutierrez, qui était jugée en appel pour avoir tué son grand-père grabataire en mettant le feu à son lit médicalisé, demeure figée. « Nous avions à arbitrer entre des éléments de personnalité extrêmement favorables, reprend le président de la cour d’assises de l’Ain, et le contexte de votre passage à l’acte ». La cour entend rappeler « l’extrême gravité » des faits, commis sur « une personne âgée sans défense, confrontée à des douleurs ante mortem extrêmes » – une personne dont, en outre, « il ne ressort nullement des débats qu’elle demandait une aide active à mourir ». Mais elle tient compte, aussi, du travail introspectif de la jeune femme, de l’authenticité de son sentiment de culpabilité, du regard critique qu’elle porte sur son parcours et de son statut de mère de deux jeunes enfants dont elle a la garde à titre principal.
Après cinq heures de délibéré, mercredi 25 juin, elle a décidé de condamner la jeune femm […] Lire la suite
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