Des milliers de femmes portugaises continuent d’avorter en Espagne

“Des milliers de Portugaises sont allées avorter en Espagne”, signale mardi 17 juin à sa une le Jornal de Notícias. En effet, 2 525 femmes ont franchi la frontière dans cet objectif entre 2019 et 2023, selon un nouveau rapport d’Amnesty International, qui s’appuie sur les données du ministère de la Santé espagnol. Le document témoigne des “obstacles qui persistent [au Portugal], dix-huit ans après l’adoption de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG)”.
Le quotidien relève en effet un “manque d’informations sur l’IVG et les droits des femmes et une absence de soutien aux femmes enceintes” dans plusieurs régions portugaises. De plus, “en raison du nombre élevé de professionnels objecteurs de conscience (533 médecins dans 38 hôpitaux du système national de santé), il subsiste une discrimination et une stigmatisation, en particulier à l’égard des plus vulnérables”.
Le Jornal de Notícias souligne encore qu’en 2022 et 2023 – les deux dernières années étudiées dans le rapport d’Amnesty –, sur les 1 327 Portugaises qui ont avorté dans le pays voisin, 613 l’ont fait juste avant la quatorzième semaine de grossesse, la limite légale pour une IVG en Espagne, alors qu’elle n’est que de dix semaines au Portugal.
Allonger le délai maximal
L’ONG suggère plusieurs recommandations au Portugal pour endiguer ce phénomène : l’allongement du délai de dix semaines pour “améliorer l’accès aux services” et “réduire les délais d’attente”, ainsi que les suppressions du délai de réflexion obligatoire de trois jours et de l’accord impératif de deux médecins pour pratiquer une IVG.
Enfin, l’article indique qu’entre 2007 – lors de l’entrée en vigueur de l’IVG au Portugal – et 2024, il y a eu 159 dénonciations de présumés “crimes d’avortement”, avec 33 personnes qui ont été condamnées en première instance. Sans préciser s’il s’agit de femmes ayant tenté ou effectivement pratiqué une IVG clandestine. Amnesty International défend la dépénalisation totale de l’avortement par choix par le biais de son retrait du Code pénal.
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