17 June 2025 09:06

Trump, Starmer, Merz… Au G7, la photo des dirigeants a bien changé, et c’est loin d’être anodin

INTERNATIONAL – 13 juin 2024, dans les Pouilles, en Italie. Les dirigeants du G7 se prêtent à la traditionnelle photo de famille de début de sommet, le 50e du forum. De gauche à droite, on retrouve Olaf Scholz (Allemagne), Justin Trudeau (Canada), Emmanuel Macron, Giorgia Meloni (Italie), Joe Biden (États-Unis), Fumio Kishida (Japon) et Rishi Sunak (Royaume-Uni).

Ce mardi 17 juin 2025, alors que le 51e sommet du G7 au Canada bat son plein, les amateurs du jeu des sept différences ne manqueront pas de remarquer le changement radical dans le casting. Cinq dirigeants sur sept ont ainsi disparu, remplacés au cours de l’année : Olaf Scholz par Friedrich Merz, Justin Trudeau par Mark Carney, Joe Biden par Donald Trump, Fumio Kishida par Shigeru Ishiba, et Rishi Sunak par Keir Starmer. Seuls Emmanuel Macron et Giorgia Meloni sont les rescapés de cette année électorale bien mouvementée sur la scène internationale.

Donald Trump a oublié un gros détail en réécrivant l’histoire de l’exclusion de Vladimir Poutine du G8

Et Donald Trump a failli ne même pas y être : le président des États-Unis a en effet annoncé son départ précipité du G7, en raison du conflit entre l’Iran et Israël. « Je dois revenir [à Washington], c’est très important, je tiens simplement à remercier notre hôte exceptionnel… », a glissé le républicain aux autres dirigeants lors de la séance photo.

Même du côté des représentants de l’Union européenne, présents au G7, des changements ont eu lieu. Si la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a bien été reconduite à son poste, exit le président du Conseil, Charles Michel, remplacé par le Portugais António Costa.

Depuis la réunion du G7 en Italie en 2024, cing des sept dirigeants ont quitté leur poste.Depuis la réunion du G7 en Italie en 2024, cing des sept dirigeants ont quitté leur poste.

LUDOVIC MARIN / AFP Depuis la réunion du G7 en Italie en 2024, cing des sept dirigeants ont quitté leur poste.

Un changement historique

Un tel bouleversement dans les dirigeants du G7 est un record depuis le lancement de ces sommets en 1975. Entre 2007 et 2008, il y avait eu quatre changements. Mais c’était à l’époque du G8, lorsque la Russie faisait encore partie du groupe – elle en a été exclue en 2014, après l’annexion de la Crimée. Et cela prenait en compte la passation de pouvoir entre Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev au poste de président de la Fédération de Russie. Le premier était toutefois resté Premier ministre et contrôlait toujours de facto le pays.

Entre 2016 et 2017 également, le G7 avait été particulièrement bouleversé, avec les arrivées au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, d’Emmanuel Macron en France, de Theresa May au Royaume-Uni et de Paolo Gentiloni en Italie. Ces changements n’avaient d’ailleurs pas été sans conséquences, avec un sommet à l’été 2017 qui avait marqué par une rupture sévère entre le président américain et ses partenaires occidentaux sur de nombreux sujets, notamment l’environnement ou le protectionnisme. Une menace pèse aussi sur la réunion de cette année au Canada.

Des leaders balayés aux élections

Quelles conclusions tirer de ce grand chambardement ? Il y a bien évidemment une concordance de cycles électoraux naturels : seuls Giorgia Meloni et Emmanuel Macron n’étaient pas concernés par des élections en 2024… soit les deux seuls rescapés. Le président français a tout de même pimenté son année en dissolvant l’Assemblée nationale, réduisant encore son nombre de députés.

Mais parmi les 5 leaders sortants, bon nombre étaient candidats à leur propre succession. Seulement, ils ont subi des défaites cuisantes. C’est le cas d’Olaf Scholz et Rishi Sunak, balayés par leurs opposants Friedrich Merz et Keir Starmer, tandis que Joe Biden a été contraint de renoncer avant que Kamala Harris ne soit largement battue par Donald Trump. De quoi témoigner d’une certaine instabilité politique, avec des bilans jugés insuffisants par les électeurs.

Pour Justin Trudeau et Fumio Kishida, si leur camp a remporté les élections, ils n’y sont pas pour grand-chose. Le Canadien a jeté l’éponge alors que son parti était au plus bas dans les sondages. Les libéraux ont été sauvés par l’élection de Donald Trump, conduisant au come-back inespéré de Mark Carney. Le Japonais a quant à lui laissé son parti au milieu d’un important scandale financier, qui a conduit à une perte de majorité absolue aux élections législatives en octobre 2024.

Pour Emmanuel Macron et Giorgia Meloni, en revanche, cette photo témoigne d’une certaine forme de stabilité sur la scène internationale. Le président français est désormais le vétéran du G7, alors qu’il participe au Canada à son 8e sommet consécutif malgré une popularité en berne dans l’Hexagone. Pour la Première ministre italienne élue en 2022, ce troisième sommet de suite symbolise également de son rôle important pris au niveau diplomatique. Reste à voir si ces derniers pourront réellement peser face à l’ouragan Trump déclenché par son retour à la Maison Blanche au début de l’année.

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