comment les Iraniens vivent la guerre contre Israël

Les échanges de frappes se poursuivent entre Israël et l’Iran ce lundi 16 juin et l’inquiétude grandit au sein du peuple iranien. Un habitant de Téhéran confie à BFMTV le “stress et la crainte” provoqués par les bombardements depuis vendredi.
“Le ciel est rempli de missile et de drones (…) je vois des colonnes de fumées qui s’échappent un peu partout en ville” raconte-il.
En conséquence, de “longues files d’attente” se sont formées aux stations-service et certains supermarchés et pharmacies ont été dévalisés. Dimanche soir, le gouvernement iranien a annoncé que les mosquées, les stations de métro et les écoles allaient servir d’abris anti-aériens. Mais pour cet habitant de la capitale iranienne, “personne ne devrait y aller”.
“On est plus en sécurité chez nous, on n’a pas entendu une sirène d’alerte pendant les deux premiers jours des bombardements, le gouvernement est incapable de nous protéger”, estime-t-il.
“Ça peut vite déborder”
Malgré la crainte, Shokouh Razzazi, une autre habitante de Téhéran, n’envisage pas de fuir la ville. “Il est naturel que la guerre engendre son propre stress, mais je ne quitterai pas ma ville, ni mon lieu de résidence, ni mes réserves de nourriture” explique-t-elle au micro du New York Times avant de rappeler que “ces événements se sont déjà produits.”
“Je suis très triste à cause de ces événements” confie une autre habitante au journal américain. “Je ne pense pas aux réserves de nourriture, je pense plutôt à notre réussite et à la manière dont nous devons réagir face à l’autre camp”.
Depuis la France, des membres de la diaspora iranienne s’inquiètent aussi pour leurs proches. “Je suis très très inquiète pour mon pays, pour mon peuple, (…) des gens innocents meurent, je suis très triste pour ma famille qui habite là bas”, explique Afsanoh Varam au micro de BFMTV.
Sam Tabassoli, un restaurateur franco-iranien, ne sait pas comment se positionner. “Je pense que la plupart des Iraniens veulent que le régime change, donc quand les attaques sont ciblées et attaquent le régime on se dit ‘peut-être que’ mais on sait très bien que ça peut vite déborder et ça fait très peur parce que si ça déborde, les civils vont en pâtir, donc on est vraiment le cul entre deux chaises, on ne sait pas quoi penser”.
Des civils “coincés entre deux folies meurtrières”
Kian Habibian, confondateur de l’association We are iranien students, confirme la naissance d’une “forme d’espoir” en parallèle de l’inquiétude du peuple iranien.
“Ça peut faire naitre une forme d’espoir, il y a cette phrase clé qui commence à circuler sur les réseaux sociaux c’est: notre ennemi est à l’intérieur. La population iranienne a toujours mis un point d’attention sur cette distinction entre la population et la république islamique” explique-t-il avant de poursuivre: “je précise bien que nous ne sommes pas ensemble, nous ne sommes pas en guerre avec Israël, notre combat à nous, c’est contre nos oppresseurs.”
Pour lui, “la population civile se retrouve coincée entre deux folies meurtrières, d’un côté son oppresseur depuis 46 ans, de l’autre un autre gouvernement criminel qui ne jure que par les missiles”.
Les frappes ont fait au moins 224 morts en Iran depuis vendredi et plus d’un millier de blessés, a annoncé dimanche le ministère de la Santé. Côté israélien, les ripostes iraniennes ont fait au moins 24 morts et plusieurs centaines de blessés, selon un dernier bilan.
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