deux soeurs accusent leur mère de leur avoir volé 60.000 euros d’héritage

“C’était notre meilleure amie”. Deux jeunes Britanniques, Jessica et Gemma Thomas, ont fait part de leur tristesse à la BBC, près d’une semaine après la condamnation de leur mère à 30 mois de prison ferme pour “abus de confiance”. Katherine Hill, 53 ans, a été condamnée à rembourser les 60.000 euros d’héritage qu’elle a subtilisés à ses deux filles de 26 et 23 ans pendant des années.
Pourtant, les deux jeunes femmes décrivent une mère aimante dont elles étaient proches. “Personne ne s’y attendait”, raconte Gemma, originaire du petit village d’Alltwen, dans la vallée de Swansea au pays de Galles.
Un héritage dilapidé pendant des années
Lorsque leur grand-mère Margaret Hill est morte en 2014, leur mère Katherine était en pleine instance de divorce avec leur père Chris Thomas. Les filles, elles, étaient encore adolescentes: Jessica n’avait que 12 ans, et Gemma 15 ans. Seule Gemma avait vaguement entendu parler de cette histoire d’héritage.
Après la séparation, celles-ci ont continué de vivre chez leur mère pendant environ six mois, avant de déménager chez leur père car leur mère les laissait souvent seules pendant de longues périodes pour aller voir son nouveau compagnon.
“Au début, elle sortait juste pour des rendez-vous, et j’avais l’âge de me dire ‘cool ma mère sort ce soir, je peux inviter des amis’. J’aimais bien ça”, explique Gemma. “Mais c’est devenu chaque week-end, je la suppliais parfois de rester avec nous, ne serait-ce qu’une fois.”
“C’était clair à ce moment-là qu’on n’était plus si importantes pour elle”, déplore Jessica, qui se souvient par exemple qu’à son 13e anniversaire, sa mère l’a emmenée passer la journée dehors, puis lui a dit qu’elle devait “partir tôt pour aller chez (son petit ami) et sa famille”.
“Elle m’a volé une opportunité”
Avant sa mort, leur grand-mère Margaret Hill, qui n’entretenait plus de relations avec sa propre fille Katherine depuis des années, a ainsi souhaité léguer l’équivalent de 60.000 euros à ses deux petites-filles. Cette femme avait donc choisi de placer l’argent sur un compte en fiducie avec Katherine comme tutrice, et l’argent aurait dû revenir à Jessica et Gemma à leurs 25 ans respectifs.
Sauf que petit à petit, les jeunes filles ont commencé à se rendre compte que leur mère avait un train de vie plus que confortable aux côtés de son nouveau compagnon. Jacuzzi, bar dans le jardin, vacances luxueuses… Et selon Gemma, “elle ne dépensait pas grand-chose pour nous… sûrement pas 50.000 livres”.
Dans un premier temps, les deux adolescentes n’ont rien soupçonné mais le jour où Gemma a demandé à sa mère d’avoir accès à l’argent plus tôt que prévu, le ton de cette dernière a commencé à changer. Katherine a commencé à affirmer que “cet argent n’était pas le sien”, avant de bloquer son numéro.
De lourdes conséquences psychologiques
Aujourd’hui, les deux soeurs sont en colère et très peinées par le comportement et les mensonges de leur mère, à qui elles faisaient confiance. “Je n’aurai plus jamais de relation avec sa mère”, lance Gemma. “C’était un choc de découvrir que l’argent existait… et qu’il avait disparu”, déplore de son côté Jessica. “Elle m’a volé une opportunité que peu de gens ont.”
Leur père, lui, les a toujours soutenues tout au long de la procédure judiciaire. Mais aujourd’hui, Jessica dit souffrir de tocs et de problèmes pour faire confiance à autrui, tandis que Gemma fait preuve de dépendance affective en termes d’amitié.
“Ce qui est dur, c’est de se souvenir de la mère qu’on avait, et de ne pas reconnaître la personne au tribunal. Je me suis même demandé : ‘Et si on s’était trompées?’ Mais il faut accepter qu’elle l’ait fait. Elle n’a jamais assumé ses actes et elle n’a pas montré de remords”.
Si les filles sont soulagées que leur mère ait été condamnée, elles ne cachent pas leur étonnement que celle-ci continue de clamer son innocence. “Quand on a su qu’elle allait être emprisonnée… c’était comme si on nous disait : ‘Vous n’êtes pas folles’”, témoignent-elles. “Notre relation s’était déjà dégradée mais on aurait peut-être pu la réparer. Mais maintenant, c’est impossible”, regrettent-elles.
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