François Bayrou promet de publier “la totalité des documents” pour prouver son innocence

Le Premier ministre persiste et signe. Presque une semaine après son audition sous très haute tension devant la commission d’enquête sur les violences scolaires, François Bayrou est revenu sur le scandale de Notre-Dame-de-Bétharram ce mardi 20 mai, promettant de nouvelles révélations.
“J’ai l’intention dans les 48 heures de mettre en ligne la totalité des documents qui montreront que les accusations sont scandaleusement inexactes et qui j’espère, permettront à tous ceux qui sont intéressés, de se faire une opinion loyale”, a lancé le chef du gouvernement dans l’hémicycle.
Mise en cause d’une professeure lanceuse d’alerte
Le chef du gouvernement a longuement croisé le fer avec le rapporteur de la commission d’enquête Paul Vanier et la présidente de la commission mercredi dernier. Les députés cherchaient à comprendre ce que savait précisément François Bayrou des violences sexuelles à Notre-Dame-de Bétharram, au cÅ“ur d’un scandale de violences et de viols s’étalant sur plusieurs décennies.
Le parquet de Pau enquête actuellement sur près de 200 plaintes. Parmi les faits évoqués au sein de cet établissement scolaire qui a accueilli plusieurs des enfants de François Bayrou, on trouve des masturbations et de fellations imposées ou subies ou encore des châtiments corporels.
Devant la commission d’enquête, François Bayrou a assuré n’avoir “pas eu d’autre information” sur cette affaire que “par la presse”. Il est également longuement revenu sur les déclarations de Françoise Gullung, professeure de mathématiques, elle-même auditionnée devant la commission d’enquête en mars.
Cette enseignante a mis en cause sur TF1, puis sous serment, Élisabeth Bayrou, l’épouse de François Bayrou, qui enseignait le catéchisme à Bétharram. Elle a assuré que sa femme était au courant du climat de violences dans l’établissement et qu’elle avait tenté de prévenir à plusieurs reprises François Bayrou dans les années 90.
Des accusations “purement et factuellement impossibles”
Mais devant la commission d’enquête, François Bayrou l’a accusé “d’affabuler”, mettant en doute ses souvenirs. La méthode a agacé la commission d’enquête, d’autant plus que le Premier ministre a accusé les services de l’Assemblée chargés de rédiger les compte-rendus d’auditions avec des erreurs dans leur retranscription des propos de Françoise Gullung.
Le Premier ministre promet donc ce mardi après-midi dans l’hémicycle la mise en ligne de documents qui montreront que “les affirmations tenues” par l’enseignante de mathématiques Françoise Gullung “sont purement et factuellement impossibles”.
Autre caillou dans la chaussure du centriste: le collectif de victimes de l’établissement privé Notre-Dame-de-Bétharram a produit un document, lundi, contredisant les propos du Premier ministre François Bayrou lors de son audition.
Contredit par le collectif de victimes
Un surveillant condamné pour violences sur un élève de Notre-Dame-de-Bétharram en 1996 faisait toujours partie de l’établissement en 1997-1998, selon un document transmis par leurs soins. François Bayrou a pourtant dit le contraire, en évoquant son son licenciement devant la commission d’enquête.
Le Premier ministre, qui était ministre de l’Éducation (1993-1997) à l’époque des faits, a même présenté un courrier mentionnant le renvoi de ce surveillant, quelques mois après une inspection diligentée par ses soins à Bétharram.
“En 1997-1998, ce surveillant est toujours présent à Bétharram, ayant même obtenu une promotion étant CPE”, a ainsi valoir Alain Esquerre, porte-parole du collectif des victimes. “Il n’a été nullement licencié comme a pu le dire le Premier ministre sous serment devant les députés”, a-t-il encore insisté.
La popularité de François Bayrou est en nette baisse depuis son audition devant les députés. Selon un sondage Ipsos pour La Tribune dimanche, le Premier ministre compte 20% d’opinions favorables contre 24% au mois d’avril.
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