17 June 2025 03:07

rencontre avec Sissy Spacek, éternelle Carrie

Elle nous a bouleversés autant que terrifiés dans Carrie au bal du diable de Brian De Palma. Carrie White, l’adolescente introvertie douée de télékinésie, étouffée par sa mère bigote à la maison, harcelée par ses camarades de classe au lycée. Carrie White, effrayée en découvrant ses premières règles sous la douche dès la scène d’ouverture du film, frêle agneau craintif bientôt métamorphosé en louve meurtrière incontrôlable dans un dernier quart d’heure de folie vengeresse aux couleurs rouge sang – encore. Carrie White, inoubliable figure du cinéma fantastique depuis 1976, à tel point qu’un (mauvais) remake tenta de raviver la flamme en 2013 et qu’une nouvelle adaptation, officiellement commandée par Amazon, est en cours de préparation sous la forme d’une série mitonnée par Mike Flanagan.

Sissy Spacek avait à peine 26 ans à l’époque. Elle traverse aujourd’hui avec la grâce d’une lady ses 75 ans, alors que nous rencontrons l’icône à Cannes pour le drame Die My Love de Lynn Ramsay (You Were Never Really Here), projeté en compétition sur la Croisette. C’est ici une autre histoire de démence dont il est question : celle de la jeune Grace (incarnée par Jennifer Lawrence), dont les digues mentales cèdent après son premier accouchement et dont la dérive laisse impuissants son demeuré de mari (Robert Pattinson) et la mère de ce dernier, Pam. Dans ce drame sauvage, excessif, parfois borderline jusqu’au grotesque, mais aussi traversé de fulgurances poétiques évoquant […] Lire la suite

Author