Van Aert doit-il continuer ?

Au lendemain d’un contre-la-montre individuel qui avait vu le
champion belge devoir se contenter d’une 34e place à 38 secondes du
vainqueur du jour Joshua Tarling (Ineos Grenadiers) indigne de son
talent, lui qui fait de surcroît partie des spécialistes de
l’exercice sans être pour autant l’un des meilleurs du peloton,
Wout Van Aert (30 ans) s’est de nouveau montré incapable de suivre
le rythme des meilleurs.

Très vite distancé lors de cette journée qui n’a pas souri
davantage à son équipe Visma Lease a Bike, le grand malheureux de
ce début de saison, lui qui semble abonné aux places d’honneur
cette année pour le moment (il a terminé deuxième de la Flèche
Brabançonne comme d’A Travers la Flandre et quatrième du Tour des
Flandres, de Paris-Roubaix comme de l’Amstel Gold Race), a passé la
ligne de Vlorë en… 142e position à plus d’un quart d’heure du
vainqueur Mads Pedersen, qui avait devancé Van Aert d’une demi-roue
sur le sprint massif de l’étape inaugurale, vendredi dernier à
Tirana.

Aujourd’hui, se pose donc très sérieusement la question de
l’avenir du triple champion du monde de cyclo-cross sur cette 108e
édition du Giro. Il semble en effet que le coureur de l’équipe
Visma Lease a Bike a davantage à perdre, pour ne pas dire beaucoup
à perdre, en poursuivant ce Tour d’Italie sur lequel il ne peut
plus nourrir aucune ambition en ce qui concerne le classement
général (NDLR : Il occupe la 106e place à 16’20 » de Pedersen,
de nouveau leader). Alors que la course vit ce lundi son premier
jour de repos, le natif d’Herentals, qui constitue assurément
l’immense déception de ces premiers jours, ne peut plus espérer
qu’une victoire d’étape (ou éventuellement plusieurs) sur ce
rendez-vous auquel il participe pour la première fois de sa
vie.

Van Aert n’envisage pas se
retirer…

Et encore, dans la mesure où il a encore démontré dimanche qu’il
était loin de son meilleur niveau, au même titre qu’il paraît
évident que l’ancien maillot jaune du Tour de France 2022 n’est
toujours pas remis – avant tout psychologiquement probablement – de
ses deux chutes de la saison dernière, qui ont assurément laissé
plus de traces qu’on ne pouvait l’imaginer. Pour le moment,
« WVA », venu sur ce premier Giro dans le but de porter
le maillot rose (ce qu’il ne fera pas), n’évoque pas cette
possibilité de se retirer, ce qui serait pourtant une bonne idée,
surtout s’il a en tête de briller sur le Tour de France.
« Demain (ce lundi), ce sera une journée dure. Il y a un
trajet assez long et mardi, on aura une opportunité, cette fois
avec un peloton groupé », a déclaré sur Eurosport
dimanche le Belge, toutefois très lucide sur son potentiel actuel
mais confiant sur sa capacité à retrouver son meilleur niveau.

« Le premier jour était vraiment meilleur que je ne le
pensais, c’était bien, mais après, c’était assez réaliste ce qu’il
s’est passé : je ne suis pas en mesure de performer à mon niveau.
Qu’est-ce qu’il s’est passé dimanche ? Je n’ai pas pu suivre, donc
j’ai décidé de ne pas pousser mon corps trop haut, et j’espère
maintenant que ça ira un peu mieux (…) Je dois être patient, je
suis de nouveau en bonne santé. Je pense que je vais
progressivement m’améliorer en continuant à rouler ». Van Aert
n’est pas du genre à baisser les bras au sortir d’une désillusion
aussi forte soit-elle. Mais peut-être qu’il devrait se faire une
raison cette fois, et ne pas aller au bout des trois semaines.
Surtout dans cet état.