Tadej Pogacar, la vérité prête à éclater

Plus dominateur que jamais, Tadej
Pogacar éveille inévitablement les soupçons. Pour y mettre fin,
Jean-René Bernaudeau, patron de l’équipe TotalEnergies, enjoint le
Slovène à publier ses données de course.
Le coup d’arrêt est resté sans lendemain. Battu par Mathieu van
der Poel, deux semaines plus tôt, sur Milan San Remo, Tadej Pogacar
n’a pas été long en effet à prendre sa revanche et à reprendre sa
marche en avant. Auteur d’un nouveau récital avec un raid en
solitaire dans les vingt derniers kilomètres, le Slovène a en effet
triomphé sur les routes du Tour de Flandres, décrochant ainsi son
huitième Monument .
Sa nouvelle démonstration de force sur les monts du Ronde n’a
pas manqué d’éveiller les soupçons et certains n’hésitent pas Ã
proférer de lourdes accusations à l’endroit du leader de la Team
UAE Emirates à l’instar d’Antoine Vayer, pour qui, les attaques Ã
répétition du triple vainqueur du Tour de France sont
physiologiquement impossibles sans l’aide du dopage.
Et l’ancien soigneur de Festina n’est pas le seul Ã
s’interroger. Il en est de même de Jean-René Bernaudeau, le patron
de Total-Energies. « C’est stupéfiant de voir cette
différence de niveaux, a-t-il ainsi confié au micro de RMC
Sport. J’ai connu une époque où si on ne prenait pas de relais,
on pouvait rester. On parle de Pogacar. C’est quelqu’un
d’exceptionnellement fort. Il a une belle gueule, une belle
dimension mais je voudrais qu’il aille encore plus loin dans ce
qu’est le sportif de haut niveau. »
« Je demande que Tadej Pogacar publie ses
paramètres, ses watts… »
Pour l’ancien coureur, Tadej Pogacar pourrait faire taire ces
soupçons en publiant ses données de course. « Qu’il donne des
garanties », a-t-il lancé, ajoutant : « S’ils
n’ont pas d’idées, je peux leur donner des idées pour avoir plus de
crédibilité. Je demande qu’il publie ses paramètres, ses watts… ce
qu’il fait. Et qu’on stocke les prélèvements pour dire je suis Ã
votre disposition dans dix ans quand la recherche avancera comme
l’avait fait Félicia Ballanger. »
Et Jean-René Bernaudeau de poursuivre en regrettant que toutes
les équipes ne jouent pas la carte de la transparence.
« Je trouve dommage que tout le monde n’aille pas au MPCC
(mouvement pour un cyclisme crédible), a-t-il soufflé.
Qu’est-ce qui gêne une équipe d’y aller? On a lutté contre
l’EPO. Le vélo a beaucoup payé pour la recherche. Le MPCC
s’interdit de prendre plein de produits. (…) Les cétones je ne sais
pas ce que c’est. Le gaz carbonique qu’on inhale, je ne sais pas
pourquoi on le fait. Mais indiscutablement c’est catastrophique
pour notre crédibilité. Catastrophique! Les cétones, ça ne guérit
pas le mal de gorge et le gaz carbonique ça tue les gens. Et il y a
des équipes qui l’utilisent. On s’en fout des cétones, ce n’est pas
bon pour notre image. Donc on devrait les supprimer.»
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